lundi 20 août 2018

La politique du MAL


Au XIXème siècle, la politique était assez simple : sur le plan intérieur on trouvait les bleus (les Républicains), les blancs (les monarchistes), plus tardivement les rouges (socialistes et communistes). Lire à ce sujet ‘L’Empire de moindre mal’ de J-C Michéa(*). Les blancs sont divisés en légitimistes et orléanistes. C’est la vraie droite ; elle est catholique. La palette de bleus va du bleu clair au rose-bleu. Les rouges vif sont hors champ, défaits en 1848 puis en 1870. A l’international, la confrontation compliquée entre puissances européennes mène le jeu, l’Allemagne n’y participant vraiment qu’après 70. Milieu XXème, les blancs auxquels se sont adjoints les fascistes, souvent mouillés dans la collaboration (mais pas toujours) disparaissent pratiquement de l’espace politique. Les rouges antilibéraux, marxistes orthodoxes pour la plupart, s’effondrent avec la chute du mur de Berlin. Ne reste alors qu’un camp républicain obèse et rafistolé marqué par une division droite/gauche artificielle qui a récupéré quelques rescapés des deux autres camps après leur naufrage. A l’international, on constate dès 1918 l’opposition résolue du monde anglo-saxon à l’URSS, un système temporairement simple (illusoirement simple) qui se termine avec la fin de la guerre froide. Francis Fukuyama idéologue de l’Empire annonce alors la fin de l’histoire, mais il prend ses désirs pour des réalités. Les fanatiques islamistes créés et manipulés par les USA entrent lourdement dans le jeu.

Ensuite tout s’accélère et tout se complique. Marx disait avec justesse que Les pensées de la classe dominante sont aussi, à toutes les époques, les pensées dominantes… Je me donne donc une grille de lecture de la pensée dominante qui vaut ce qu’elle vaut. Cette grille possède trois axes :

L’axe mondialiste (M). J’appelle ici mondialisme la pensée qui soutient et promeut la gouvernance mondiale (et la fin des États souverains). Voyez Attali : https://youtu.be/wr_yHoUTMEo
L’axe atlantique (A) dont le contenu illustre la politique hégémonique des USA
L’axe libéral (L) qui accompagne la liberté et la domination absolue du grand capital financier. Cette domination implique la transformation ou la réduction de toute chose et tout être à sa valeur d’échange, la ‘tabula rasa’ dont rêvaient les marxistes. 

 

Ces axes (M,A,L) peuvent parfois se recouvrir ou se contredire localement mais il est utile de les considérer comme indépendants afin de pouvoir y décomposer vectoriellement chaque thème pertinent.
Par exemple, le thème migrants est massivement (M), les thèmes ‘Théorie du genre’ et féminisme plutôt (L), mais la crise financière se retrouve éclatée selon les 3 axes : (A) car issue des USA, (L) de par sa nature, (M) si sa résolution amène l’imposition d’une monnaie mondiale unique (DTS du FMI par exemple). Les gauches actuelles sont globalement (M,A,L) même si elles affichent localement des opinions anticapitalistes. G. Soros personnalise très bien cette unité. D’un autre côté, les mondialistes peuvent être amenés à sacrifier les USA si cela est nécessaire pour avancer leur agenda (thèse favorite de l’essayiste Brandon Smith sur le blog du Saker).

(L) est un axe qui a fini par imbiber la terre entière (sauf la Corée du Nord). Il est difficile de savoir si les politiques de la Russie et de la Chine sont mondialistes à long terme (c’est cependant la thèse de Pierre Hillard dans son récent ‘Atlas de Mondialisme’). En cas de crise systémique majeure, (A) disparaîtra en premier et (L) sans doute dans la foulée. Dans ces conditions, on ne peut savoir si un gouvernement mondial fort pourra émerger du chaos généralisé et ainsi réaliser son objectif.
Il existe peu de forces s’opposant aux idéologies (M,L) sauf peut-être les Église Catholique et Orthodoxe de façon un peu théorique, car il est probable que leurs hiérarchies soient contaminées depuis très longtemps. Cependant l’universalisme chrétien n’est pas un mondialisme et la pensée chrétienne catholique n’est pas du tout libérale de nature. L’Église demeure donc un refuge contre le MAL à son insu.

C’est donc selon ces axes que je développerai les posts de ce blog sur ces sujets particuliers.

(*) Fiche de lecture d’Alban Dousset : https://youtu.be/o77RyzqXVMQ

Autres miscellanées :

Sur la mortalité dans les anciennes sociétés. Le démographe ‘Wilhelm Lexisa mis en évidence la structure des courbes de mortalité en faisant figurer la mortalité infantile et celle (accidentelle) des jeunes adultes pour en extraire celle de la fin de vie (courbe de loi normale). Ref. l’ouvrage de Véron et Rohrbasser : Wilhelm Lexis : la durée normale de la vie comme expression d'une « nature des choses ». Population. 2003.

Rendement marginal négatif : c’est un concept clé chez le collapsologue Joseph Tainter dont j’ai parlé le 13 juillet. Pour comprendre ce que c’est, il suffit d’acheter un billet de train sur internet et de comparer la procédure ‘acheter un billet et prendre le trainen France aujourd’hui et en 1960. C’est saisissant. Idem pour les procédures ‘louer un appartement’, ‘acheter ou vendre une maison’, ‘prendre l’avion’, ‘passer le permis’, ‘payer ses impôts ‘, etc. Autre façon de dire : « le mieux est l’ennemi du bien ».

Intéressant "Questionnaire" par Dominique Eddé et Danièle Sallenave tiré de Le Monde daté du vendredi 28 septembre 2001 (sur les thèmes soulevés par les attentats du 11 septembre).

Sur l’origine du Mondialisme. Celui-ci repose sur un corpus progressiste très ancien, fortement teinté d’idéologie franc maçonne (Jakob Frank) et au-delà sur la pensée judaïque orthodoxe. Référence : Pierre Hillard. A développer.

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