dimanche 18 novembre 2018

IA : promesse d’enfer ou de paradis ?


Les longues vidéos sont risquées : si elles s’avèrent décevantes, on ne va pas jusqu’au bout et on a perdu son temps. Aussi, visionner celle d’Eric Sadin «l’asservissement par l’Intelligence Artificielle ? » 2h18m, était il un pari risqué. Eh bien c’est très bon ! En quelques lignes : l’IA est le dernier outil du libéralisme.

Elle mène à une vision hautement utilitariste et réductionniste de l’homme qui peut aller jusqu’à l’imposition à tous d’un « crédit social » à la chinoise. Son application à l’entreprise (voyez les mots-clés ‘data-driven management’, ‘usine 4.0’, ‘recruting metrics’) poursuit à l’extrême la transformation des travailleurs en simples rouages. L’IA veut notamment transformer la médecine en interface hommes/Big Pharma. On est loin du programme Watson d’IBM (qui était intéressant et utile). Le médecin n’y aura plus sa place. L’IA n’est pas un nouveau dieu, mais un surmoi au service du capital. Sadin, très politique, fustige les Cédric Villani, Laurent Alexandre, Yann Lequin et autres Laurence de Villers, thuriféraires de l’IA au service des multinationales. La pensée de Sadin s’appuie sur celles de gens comme G. Orwell, J. Ellul et H. Arendt et peut-être Evgeny Morozov
Si vous n’avez pas le temps de regarder la vidéo, lisez la Revue de presse du Comité Consultatif National d’Éthique pour les sciences de la vie et de la santé (13-23 oct. 2018), pages 74-77.

Ça donne envie de lire son dernier livre ‘L'intelligence artificielle ou l'enjeu du siècle : Anatomie d’un antihumanisme radical ‘ – 19 octobre 2018.

Une référence :  Master Algorithm. A Mathematical Framework for Superintelligent Machine https://arxiv.org/ftp/arxiv/papers/1804/1804.03301.pdf

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