... ou la subversion de l’écologie par le mondialisme. Par Pascal Bernardin. 1998. 592 p.
Le thème du gouvernement mondial recoupe celui de la République Universelle dont la littérature remonte à Platon (La République), elle se renouvelle avec les utopies de la Renaissance (More, Campanella, Bacon) puis celles de la Révolution Française (Cloots). Mais les choses sérieuses ne commencent vraiment qu’avec la SDN (1913), puis l’ONU qui lui succède (1946), mais aussi le FMI, la Banque Mondiale, la BRI, etc.
Aussi, la première partie de l’ouvrage expose-t-elle l’état de la politique mondialiste en 1998 – il y a 22 ans -. En fait, le lecteur découvre que celle-ci est déjà bien avancée à cette date : le système de gouvernance mondiale se met en place doucement, pièce par pièce. L’auteur appuie sa démonstration sur les grands textes de référence ONUsiens publiés à cette époque, notamment l’Agenda 21 (Conf. de Rio, 1992) ainsi que le rapport « Our Global Neighborhood » Report of the Commission on Global Governance (1995) qu’il cite abondamment. Noter également le chapitre consacré au curieux rapport de « la Montagne de Fer » (1967). Les principaux outils conceptuels utilisés par les promoteurs du mondialisme sont la « théorie des systèmes » de Ludwig von Bertalenfly (1993) et la théorie du chaos (Ilia Prigogine). Le premier permet d’étudier et de modifier la hiérarchie des rapports de pouvoir entre les systèmes nationaux et internationaux, le second de manipuler de façon non aversive le comportement chaotiques de milliards d’individus en agissant sur leur environnement de façon à obtenir des mouvement globaux cohérents justifiant et amplifiant les politiques décidées au sommet.
La politique actuelle de l’OMS soumettant par dessus les États des milliards de citoyens apeurés par une épidémie qui n’est pas plus grave qu’une grippe donne une bonne illustration du processus. La marche vers le gouvernement mondial n’est pas un complot ; elle se fait au grand jour, et pour la connaître il suffit de lire ces rapports bien détaillés, ceux des officines précitées mais également ceux du Club de Rome, de la Commission Trilatérale, du CFR, de l'OCDE, etc.
Bernardin consacre un chapitre entier à la Perestroïka de Mikhaïl Gorbatchev. Pour les russes, la Perestroïka fut un genre de Grand Reset qui a causé beaucoup de décès collatéraux. Contrairement à ce que croient beaucoup de gens, la chute du régime communiste n’a pas été provoquée de l’extérieur, mais minutieusement planifiée longtemps à l’avance par les plus hautes autorités de l’État soviétique (voyez A. Golitsyn, E. Novikov). Le communisme a d’abord joué son premier rôle en détruisant la société tsariste, avant que, soixante ans plus tard, la Perestroïka ne réunifie ce courant avec le mondialisme occidental qui partage avec lui de nombreux traits : suppression de la propriété privée, des religions [remplacées par un vague panthéisme dit l’auteur], de l’État souverain, de la famille, etc. … et la fin de la démocratie telle que nous la connaissons.
Le mondialisme a besoin de mettre en exergue des problèmes systémiques globaux non assumables au niveau national. L’ONU, l’OMS ou le GIEC (IPCC) justifient ainsi leurs existences par la nécessaire contrainte des États, respectivement pour éviter les guerres, imposer les « droits de l’homme », des femmes, des enfants, et des LGBT face à des sociétés populistes, nationalistes ou théocratiques rétives, la lutte globale contre les nouvelles maladies et bien sûr la lutte pour l’avenir de la planète.
C’est ce dernier point qui sert de point d’appui à l’auteur et donne le titre à l’ouvrage. Les grands thèmes écologiques sont détaillés : trou dans la couche d’ozone, effet de serre causé par le CO2 anthropique, pollution, épuisement des ressources naturelles et destruction massives des espèces vivantes. L’auteur qui n’est cependant pas un spécialiste du climat, pointe les mensonges, les erreurs et les approximations de cette propagande. Il s’appuie pour cela sur un très grand nombre de publications scientifiques. S’il a tout lu, c’est impressionnant ! Ces problèmes – pas nouveaux – nous sont donc servis depuis plus de 30 ans pour nous pousser dans les bras du gouvernement mondial qui nous dictera – pour notre bien - ce qu’il conviendra de faire pour « sauver la planète ». Pour cela, de Gorbachev à Al Gore, les mondialistes défendent ni plus ni moins l’idée d’imposer à tous la nécessité de « changer de civilisation ». Jusque là, ça n’a pas vraiment marché : beaucoup sont sceptiques devant cette « économie verte » un peu trop financière pour être honnête. Il fallait trouver autre chose pour passer à l’étape suivante. En fait, le système a besoin de donner à tous les humains un ennemi commun crédible pour leur occuper l’esprit. On a tenté de faire jouer ce rôle au CO2 anthropique mais avec le recul c’est clairement insuffisant ; covid-19 sera un bien meilleur candidat.
Les derniers chapitres de l’ouvrage développent largement le rôle idéologique des organisations internationales : modifier les paradigmes chrétiens qui caractérisaient l’âme de la civilisation européenne pour les remplacer par un panthéisme planétaire soutenant un écologisme très contraignant. Les textes onusiens sont largement cités. Derrière les belles idées se cachent des objectifs terribles : une redistribution drastique des richesses du nord vers le sud, des pays développés aux pays « émergents » entraînant la paupérisation puis l’anéantissement des classes moyennes occidentales avec toutes les valeurs qu’elles portaient. Les libertés individuelles fondamentales font partie des victimes collatérales du projet qui mérite bien à cet égard l’étiquette de communisme 2.0.
La qualité principale de cet ouvrage, c’est bien ce qui n’y figure pas et que son auteur ne pouvait anticiper en 1998 : une dictature planétaire pour cause de pandémie qui prend en 2020 la suite des préconisations de l’agenda 21 en devenant l’agenda 2030, c’est à dire le second acte de notre servitude. Excellent planning ! Il y a dans ce livre tout ce qui permet de comprendre ce coup d’État global dont nous sommes témoins et victimes. C’est ce qui en fait sa pertinence.
Une critique sur la forme. Les textes officiels de référence sont largement cités ; ils constituent parfois même plus de 50 % de la longueur des chapitres. Il eût mieux valu déplacer ces références en annexes afin de mettre en valeur le travail d’analyse et de synthèse de l’auteur qui se trouve parfois ici noyé au milieu de la prose laborieuse des bureaucrates onusiens.
On pourra comparer avec intérêt ce travail à celui de Pierre Hillard, autre expert critique du mondialisme, qui apporte à l’analyse un point de vue différent de celui de Bernardin. Les deux méritent d’être examinés.
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Émission sur l'ouvrage ici https://youtu.be/DdcwUHQelDU (Le libre journal de la France profonde de Thibaut de Chassey sur Radio Courtoisie, 2019).
Pascal Bernardin, né le 11 décembre
1960 à Paris, est un journaliste français, ingénieur, et enseignant en
informatique à l'Université d'Aix-Marseille III. Écrivant dans la revue
Lectures françaises, ses articles se centrent sur le mondialisme,
l'actualité internationale, et l'écologie. Il est manifestement de culture catholique. Pas ou plus de traces dans l'annuaire de l'AMU.
En lisant ce livre, je réalise que le courant totalitaire qui nous emporte est bien amorcé. Les organisations internationales, l’UE et les États profonds anglo-saxons en sont les moteurs. Il me semble probable que Trump a été coopté par une fraction nationaliste de l’État profond américain pour ralentir ce courant. Trump n’est sans doute pas un bon président en soi, mais il était le meilleur pour ce rôle-ci. Il a perdu, mais il fallait voir la force planétaire de son adversaire ! Ce dernier, ce collectif oligarchique dont le WEF de Davos représente une bonne fraction, a-t-il gagné ? Pas sûr : la Chine, la Russie, le monde musulman quels que soient leurs défauts – et ils n’en manquent pas – ne se laisseront pas avaler facilement. Évidemment, si Trump avait gagné, il aurait pu continuer à « drainer le marais » et sortir définitivement les USA du processus : pas de « grand reset » sans les USA, la Chine et la Russie.
Je suis toujours étonné par la niaiserie pour ne pas dire la bêtise de la gauche actuelle sur laquelle s'appuie le mondialisme – gauche sans rapport avec l’ancienne qui défendait en premier lieu avec conviction et honneur les intérêts des travailleurs -. Sa haine de soi, son acharnement à accompagner le suicide de notre culture, de notre civilisation, et son aveuglement politique sont pathétiques. Il est presque amusant de constater que les thèses gauchistes ont fini par contaminer des aires politiques définies autrefois comme 'centre droit' ainsi que le catholicisme. Le macronisme est à cet égard emblématique.
Quel est le programme ? Il n’est pas caché. On en trouve facilement toutes les pièces citées par Bernardin sur internet : Agenda 21, les rapports divers (club de Rome, CFR, Commission Trilatérale, UE, GIEC, OSF …) et pour le plus récent l’Agenda 2030, les rapports des COP diverses, du FMI et autres protocoles et bien sûr le Grand Reset du WEF (K. Schwab). Avec de la chance on peut trouver des documents pdf en français, parfois ce sont des textes plus confidentiels, vendus en anglais à prix d’or sur Amazon. L’opération Covid – notre asservissement - s’inscrit parfaitement dans ce projet.
Our Global Neighborhood : http://www.defendruralamerica.com/files/GlobalGovernanceHenryLamb.pdf pdf 149 p Eng. ou bien, en ligne : http://www.gdrc.org/u-gov/global-neighbourhood/
Beyond Interdependence: The Meshing of the World's Economy and the Earth's Ecology . By MacNeill et al. 1991. (Amazon).
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