mardi 27 avril 2021

Note de lecture : la 4ème révolution industrielle


Si Klaus Schwab, le président fondateur du Forum Économique Mondial (WEF) de Davos s’est fait connaître comme co-auteur du « Great Reset », on connaît moins l’ouvrage qu’il avait préalablement rédigé en 2016 : La Quatrième Révolution Industrielle (Dunod édit. 208 pages).

Pourtant, la grande réinitialisation sert à ça : mettre en place cette 4ème révolution. Il existe donc au moins trois poupées russes : la crise sanitaire, opportunité pour le ‘grand reset’, lui-même déclencheur de cette révolution tant attendue. Au delà, il existe encore des poupées emboîtées comme la dictature climatique et la diminution l’extermination d’une partie de la population mondiale qui l’accompagne, mais ceci reste encore dans le flou. On ne va pas dire ouvertement à 7 milliards d’individus : « vous êtes de trop, vous êtes des bons à rien, on va vous dégager d'une manière ou d'une autre quitte à y mettre le temps». Les phases 1, 2 et 3 sont donc présentées au nom du bien commun. La suite qui intègre l’objectif final, pas trop. Voyons cela plus en détail.

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Un technophile impénitent ...

On ne sait pas très bien au nom de qui parle l’auteur : a-t-il les moyens de ses ambitions ? Il se présente comme ingénieur technophile. Le petit monde de Davos bien représentatif des 0,01 % - ou 0,001%, à ce point là, on s'en fiche - de l’élite politico-économique occidentale est sans doute en phase avec lui. Normalement, une révolution ne se décrète pas. Personne n’a décrété les 1ère, 2ème et 3ème révolutions industrielles. Elles sont arrivées au cours de processus centenaires. 

Ici, le technophile s’excite sur les derniers gadgets sortis de la Silicon Valley. Il analyse bien les côtés négatifs du processus, mais il fait généralement l’impasse sur la synthèse car il n’a aucune solution viable sauvegardant les pouvoirs de sa classe. Ainsi, dit-il, le grand gagnant sera le consommateur mais « l’offre productive »  sera impactée négativement ; peut-on avoir l’un sans l’autre ? Il faudrait éviter la concentration de valeurs et de puissance entre les mains d’un petit nombre d’individus ; mais comment les 0,01 % qui font partie du problème peuvent-ils faire partie de la solution ? Ces gens soulignent l’importance de l’empowerment (autonomisation ou émancipation) qui va bouleverser les rapports entre gouvernements déclinants et citoyens. Quelle autonomie réelle pourront avoir ces citoyens ligotés dans tous les aspects de leur vie par des technologies complexes, incompréhensibles pour le commun radicalement ancrées entre les mains de multinationales ? En économie l’auteur veut se concentrer sur la croissance et l’emploi dans le cadre d’une consommation à moindre coût durable et responsable. Les mots ‘durable’, ‘durabilité’ vont donc joncher tout l’ouvrage. Les objectifs de l'agenda 2030 de l’ONU ne sont pas loin. Schwab déplore au passage que la productivité des populations vieillissante stagne. Si pas de hausse de productivité, alors pas de croissance à long terme, donc pas de hausse de niveau de vie, et les bénéfices de cette 4ème révolution seront réduits. S’il y a des pilules amères à faire passer, effectivement, ça va être coton. 

666, la marque de la bête ? Pur hasard !

Passés ces considérations générales menant à des apories, le technophile énumère les innovations sur lesquelles il compte appuyer son projet :  l’IA, la robotique, l’impression 3D, la 5G, les techniques transhumanistes qui vont permettre de fusionner les identités physiques, numériques et biologiques des citoyens, in fine, "améliorer" l’espèce humaine. Bien sûr, chaque technologie est associée à ses effets pervers connus, mais si cela n’avait pas été dit, l’ouvrage aurait perdu sa pertinence. Arrivé à la fin du livre, on a envie de dire ‘stop’. Personne ne vous a élu ni rien demandé, et les innovations qui nous sont présentées comme le summum de la civilisation et dont nous n’avions aucune idée il y a quarante ans ne nous manquaient pas. En revanche, nous avons connu les services public qui tournaient comme des montres dont les tares actuelles sont misérablement colmatées avec des gadgets high-tech. Votre conception du progrès n'est pas la nôtre. Les maux qui affligeaient et qui affligent encore les sociétés, guerres civiles et étrangères, crises économiques ne seront pas réglés par le programme de Davos. Alors à quoi sert-il ? Régler une crise climatique ? Je parie que ça ne servira à rien ! Il est probable que les objectifs réellement poursuivis par Schwab et ses amis ne sont pas ceux qui sont exposés dans ce livre.  


Sur Fox News, Tucker Carlson explique qu'on devrait se moquer des gens qui portent le masque à l'extérieur. Cet article de P.J. Watson sur ZeroHedge se lit bien ... Le jour où des journalistes de France Inter ou BFM prendront la même position, les poules auront des dents. Triste France !






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