vendredi 29 août 2025

Nibiru ou la Planete X

 

Moi : existe-t-il des preuves scientifiques indéniables de l'existence d'une grosse planète dans le système solaire au-delà de Pluton ?

Non, il n'existe pas de preuves scientifiques indéniables de l'existence d'une grosse planète au-delà de Pluton, souvent appelée "Planète X" ou "Planète 9". Cependant, des indices indirects suggèrent la possibilité d'une telle planète.

Voici un résumé clair :

Indices observationnels :

Depuis les années 2010, des études, notamment celles de Mike Brown et Konstantin Batygin, ont montré des anomalies dans les orbites de certains objets transneptuniens (TNO) dans la ceinture de Kuiper. Ces orbites semblent regroupées de manière anormale, ce qui pourrait être expliqué par l'influence gravitationnelle d'une planète massive (environ 5 à 10 masses terrestres) orbitant à plusieurs centaines d'unités astronomiques (UA) du Soleil.

Hypothèse de la Planète 9 :

Cette hypothèse repose sur des simulations numériques et des modèles dynamiques, mais aucune observation directe n'a été réalisée. Les télescopes, comme le Subaru ou le futur Vera Rubin Observatory, cherchent activement cette planète, sans succès jusqu'à présent (avril 2025).

Controverses :

Certains scientifiques estiment que ces anomalies orbitales pourraient s'expliquer par d'autres phénomènes, comme des biais observationnels ou des interactions gravitationnelles cumulatives d'objets plus petits, sans nécessiter une planète.

Absence de preuve directe : Malgré des recherches intensives, aucun objet correspondant à une grosse planète n'a été détecté par imagerie ou spectroscopie. Les données des missions comme New Horizons ou des relevés infrarouges (ex. WISE) n'ont pas non plus fourni de confirmation.

Conclusion :

L'existence d'une grosse planète au-delà de Pluton reste une hypothèse fascinante mais non prouvée. Les indices sont intrigants, mais aucune preuve scientifique indéniable n'a été établie à ce jour. Les futures observations pourraient clarifier la situation.



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Moi : Quelle est l'origine de la fable scientifique sur l'existence de Nibiru ?


La fable scientifique autour de l'existence de Nibiru, souvent présentée comme une planète mystérieuse ou une "Planète X" menaçant la Terre, trouve ses origines dans un mélange de mythologie ancienne, d'interprétations pseudo-scientifiques et de spéculations modernes. Voici une analyse concise de son développement :

Racines mythologiques :

Le terme "Nibiru" provient de l'astronomie-astrologie babylonienne, où il désigne un astre associé au dieu Marduk, généralement identifié comme la planète Jupiter ou, dans certains cas, Mercure. Dans les textes cunéiformes, comme l’Enūma Eliš ou les tablettes MUL.APIN, Nibiru est un "point de passage" ou une étoile céleste, parfois liée à l’équinoxe. Ces textes ne décrivent pas Nibiru comme une planète inconnue ou destructrice.

Interprétation pseudo-scientifique par Zecharia Sitchin :

L’idée moderne de Nibiru comme une planète apocalyptique émerge principalement avec Zecharia Sitchin, un écrivain russo-américain, dans son livre The 12th Planet (1976). Sitchin prétend avoir traduit des tablettes sumériennes, affirmant que Nibiru est une planète sur une orbite elliptique de 3 600 ans qui passe près de la Terre, provoquant des cataclysmes (séismes, tsunamis, etc.). Il associe Nibiru aux Anunnaki, qu’il décrit comme une race extraterrestre ayant créé l’humanité. Ces thèses, bien que populaires, sont largement rejetées par les archéologues et assyriologues pour leur manque de rigueur et leurs erreurs de traduction.

Amplification par le New Age et les théories apocalyptiques :

Dans les années 1990 et 2000, les idées de Sitchin sont reprises par des mouvements New Age et des théoriciens du complot. Nibiru est intégrée à des prédictions de fin du monde, notamment autour de 2012, en lien avec des interprétations erronées du calendrier maya. Des auteurs comme Nancy Lieder (qui prétendait recevoir des messages extraterrestres) et V. M. Rabolú (qui nomme Nibiru "Hercolubus") alimentent la fable, prédisant des catastrophes imminentes. Ces prédictions, initialement fixées à 2003, puis repoussées à 2012, n’ont jamais été vérifiées.

Rumeurs et désinformation moderne :

Les spéculations sur Nibiru ont été amplifiées par Internet, avec des vidéos et articles sensationnalistes. Certains prétendent que la NASA aurait détecté Nibiru via des télescopes comme IRAS (1983) ou STEREO (2020), mais ces allégations sont démenties par l’agence spatiale, qui qualifie Nibiru de "canular". Des anomalies orbitales dans la ceinture de Kuiper, étudiées par des astronomes comme Mike Brown et Konstantin Batygin, ont parfois été détournées pour alimenter la fable, bien que leurs recherches sur une potentielle "Planète 9" n’aient aucun lien avec Nibiru.

Facteurs culturels et psychologiques :

La fable de Nibiru prospère grâce à une fascination pour les mystères cosmiques, les récits apocalyptiques et une méfiance envers les institutions scientifiques. Elle s’appuie sur des biais cognitifs, comme la recherche de sens dans des événements complexes, et sur des récits pseudo-historiques qui réinterprètent les mythes anciens comme des vérités littérales.

Conclusion :

L’idée de Nibiru comme planète destructrice est une construction pseudo-scientifique moderne, initiée par Sitchin et amplifiée par des mouvements New Age, des théories du complot et Internet. Elle détourne le concept babylonien authentique de Nibiru (Jupiter ou un point céleste) pour en faire un mythe apocalyptique sans fondement scientifique. La NASA et la communauté scientifique affirment qu’aucune preuve crédible ne soutient l’existence d’une telle planète.


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Moi : Dans l'ordre de ce qui précède, sur quoi s'est appuyé Lars Von Trier pour son film Melancholia ?

Pour son film Melancholia (2011), Lars von Trier s'est appuyé sur plusieurs sources d'inspiration, qui peuvent être mises en relation avec le contexte de la fable de Nibiru et la question d'une planète menaçant la Terre. Voici les éléments clés, dans l'ordre de la discussion précédente et en lien avec les informations fournies :

Expérience personnelle de la dépression :

L'inspiration principale de Melancholia provient de l'épisode dépressif de Lars von Trier lui-même. Lors d'une thérapie, un thérapeute lui a expliqué que les personnes dépressives peuvent rester calmes face à des situations extrêmes, car elles anticipent déjà le pire. Cette idée a façonné le personnage de Justine (Kirsten Dunst), qui trouve une forme de sérénité face à l'apocalypse, contrairement à sa sœur Claire (Charlotte Gainsbourg), qui panique. Von Trier a décrit Justine comme un alter ego reflétant son propre état psychologique.

Théories pseudo-scientifiques sur les collisions planétaires :

L'idée d'une planète nommée Melancholia entrant en collision avec la Terre a été inspirée par des sites Internet et des théories pseudo-scientifiques, notamment celles évoquant des planètes ou corps célestes cachés (comme Nibiru dans la mythologie moderne). Von Trier a délibérément choisi de ne pas viser un réalisme astrophysique, utilisant cette collision comme une métaphore pour explorer la psyché humaine face à une catastrophe inéluctable. Il a également décidé dès le départ de révéler la fin (la destruction de la Terre) pour éviter le suspense et se concentrer sur les réactions des personnages.

Influences artistiques et culturelles :

Romantisme et Wagner : Von Trier s'inspire du romantisme allemand, notamment à travers la musique du prélude de Tristan und Isolde de Richard Wagner, qui accompagne le film et renforce son intensité émotionnelle. Cette œuvre est également associée à l'idée de mort et de rédemption, en écho à la thématique apocalyptique.

Peinture romantique :

Le film contient des références visuelles explicites, comme l'image de Justine flottant dans l'eau, inspirée du tableau Ophélie (1852) de John Everett Millais, et une référence à Chasseurs dans la neige de Brueghel, vu dans Solaris de Tarkovski. Ces œuvres renforcent l’esthétique romantique et mélancolique.

Albrecht Dürer :

L'œuvre Melencolia I de Dürer, avec son comète tombant vers la Terre, semble avoir influencé la métaphore visuelle de la planète Melancholia comme incarnation de la dépression.

Cinéma et influences nordiques :

La première partie du film, centrée sur le mariage dysfonctionnel de Justine, rappelle des œuvres nordiques comme Festen de Thomas Vinterberg, avec des tensions familiales et une mise en scène intimiste. Von Trier s’inscrit dans une tradition de drames psychologiques scandinaves, tout en y ajoutant une dimension cosmique.

Dialogue avec Penélope Cruz :

L’idée des deux sœurs comme personnages centraux est née d’un échange de lettres entre Von Trier et Penélope Cruz, qui souhaitait travailler avec lui et avait mentionné la pièce Les Bonnes de Jean Genet, explorant les dynamiques entre sœurs. Bien que Cruz n’ait pas joué dans le film, cette correspondance a influencé la structure narrative.

Lien avec la fable de Nibiru :

Bien que Melancholia ne mentionne pas explicitement Nibiru, l’idée d’une planète destructrice s’inscrit dans le même imaginaire pseudo-scientifique popularisé par des auteurs comme Zecharia Sitchin. Von Trier a puisé dans ces théories conspirationnistes (planète cachée derrière le Soleil, collision imminente) non pas pour les valider, mais pour les transformer en un symbole poétique de la dépression et de la finitude humaine. Contrairement à la fable de Nibiru, qui repose sur des spéculations non prouvées et des récits apocalyptiques sensationnalistes, Melancholia utilise cette prémisse comme un dispositif narratif pour explorer des thèmes psychologiques et philosophiques, sans prétention scientifique.

Conclusion :

Lars von Trier s’est appuyé sur sa propre expérience de la dépression, des théories pseudo-scientifiques sur des collisions planétaires (évoquant Nibiru), des influences romantiques (Wagner, Millais, Dürer), des références cinématographiques nordiques, et un échange avec Penélope Cruz pour créer Melancholia. Le film transforme l’idée d’une planète destructrice en une métaphore puissante de la mélancolie, loin des spéculations pseudo-scientifiques de Nibiru, qui restent sans fondement.

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