L’ouvrage de Sebastian Haffner décrit bien la façon dont le nazisme -archi minoritaire en 1920- s’est imposé au peuple allemand. Le rôle pratique des troupes d’assaut (les SA) y a été décisif. La société française -ouest européenne pour généraliser- semble très loin de ce modèle, cependant on y découvre une évolution politique et sociétale bien inquiétante. Tout n’a pas été créé récemment par LREM, bien sûr, mais celle-ci a jusqu'ici porté le dispositif à son apogée et n’en a abrogé aucune disposition antérieure.
- Depuis près de cinquante ans (loi Pléven, 1972), un grand nombre de lois limitant la liberté d’expression ont été votées. On ne peut donc plus dire ce que l’on veut en public, ni même en privé. - « ce n’est pas une opinion, c’est un délit »-. On n’y risque certes pas la vie mais son emploi et sa liberté certainement. Ces délits peuvent viser des intentions supposées, des réflexions au deuxième ou troisième degré ainsi que de banals mouvements d’humeur, enfin, ils sont soumis à la libre interprétation du juge ; les diverses condamnations d'A. Soral sont à ce titre emblématiques.
- La presse et les grands médias sont passés entre les mains de quelques groupes privés : la pluralité de l’information n’existe plus. Celle-ci colporte désormais massivement la pensée unique du système.
- Les écoutes téléphoniques sont devenue techniquement simples à mettre en œuvre. L’utilisation des cartes téléphoniques à été des-anonymisé. Les cabines publiques ont disparu.
- Internet est mis sous surveillance. Ce qu’on y dit peut être censuré (suppression arbitraire et sans appel de comptes Facebook, Twitter, YouTube, Wikipédia etc. des opposants) ou causer une inculpation tombant sous le coup des lois liberticides. Ce qu’on achète, ce qu’on consulte est espionné.
- Le pistage physique de tous les individus est rendu possible par la vidéosurveillance généralisée, la localisation automatique des mobiles, la lecture automatique des plaques d’immatriculation, le tout couplé au fichage intrusif et à la reconnaissance faciale. D’une façon générale, les contrôles biométriques (visage, iris, ADN, voix, … ) assortis de l’interdiction de s’y soustraire ont supprimé toute possibilité d’anonymat : décret « anti-cagoule », obligation de se soumettre au recueil d’ADN. Les radars routiers multi-infractions sont devenus des robots surveillant non seulement les excès de vitesse mais le comportement général des conducteurs.
- Contrôle des sacs et fouilles plus ou moins intrusives sont répandues dans de nombreux lieux publics et privés (VIGIPIRATE) ; l'usage des scanners corporels et les palpations appuyées avec examen éventuels des "orifices" dans certains aéroports banalisent l'humiliation extrême des voyageurs.
- Nouveaux moyens techniques. L’obligation d’utiliser les services bancaires crée de multiples contraintes et de multiples contrôles : prétendus contrôles contre le blanchiment, interdiction d’utiliser le cash dans un certain nombre de cas. Les compteurs communicants permettent théoriquement l'espionnage du domicile. Remarquez comment La SNCF vient récemment de supprimer la possibilité d’acheter un billet de façon anonyme.
- une législation tatillonne s’immisce de plus en plus profondément dans la vie privée des gens comme dans celle des entreprises. Le système veut gérer les gens comme des choses. Les citoyens sont donc de plus en plus confrontés aux injonctions "interdit" et "obligatoire". Haffner parle de gestion administrative froidement calculée (p. 188). En fait il s'agit d'une vision libérale de la société (Michéa).
- les manifestations publiques peuvent être réprimées violemment par mutilation des yeux et des mains des protestataires à l’aide de munitions semi-létales (Gilets Jaunes). Aujourd'hui, les perquisitions peuvent avoir lieu à toute heure du jour ou de la nuit. Les gardes à vue peuvent se décider sur un motif futile (porter un vêtement jaune), se prolonger jusqu'à 48 heures et la justice peut agir en dehors de toute logique et de tout bon sens. Les nazis avaient déjà mis ça en place (Cf. Haffner p.179).
- Les partis politiques ont perdu tout rôle moteur en dehors de celui porté au pouvoir (mais réduit à n'être qu'un simple relais de l'UE). Les syndicats ont perdu l'essentiel de leur utilité.
Bien sûr, tout ceci a été mis en place "dans notre intérêt" et dans la stricte légalité, comme chez les nazis (Cf. Haffner p. 186).
CONCLUSION : L’arsenal technique contemporain de contrôle et de répression des masses est bien plus étoffé que celui du régime nazi. Son extension maximale est suspendu à deux ou trois verrous législatifs : mise en place d’un fichier centralisé unique de tous les individus identifiés par leur numéro INSEE, reconnaissance faciale et bio-identification généralisées. Ce fichier comporterait non seulement toutes les informations personnelles les plus intimes de la naissance à la mort, mais la localisation géographique approximative en temps réel de chacun. Nul besoin de passer par des RFID transcutanés pour marquer les gens comme du bétail.
Le deuxième point de contrôle individuel repose sur le projet de suppression du cash : la vie matérielle des gens dépendra alors à 100 % des banques. La mort sociale d’un individu se fera d’un simple clic de souris. Le contournement partiel du mécanisme ne pourrait plus se faire autrement que par le troc sauvage (qui est interdit puisqu'il échappe à l'impôt).
Ces dispositions ne présentent aucune difficulté technique à mettre en œuvre. Elles ne dépendent que de la simple volonté politique du pouvoir en place. Les réactions négatives que leur installation susciterait pourront être matées de façon hyper-ciblée par un simple corps de police aux ordres : ils saura rapidement à quelle porte frapper. Pas besoin de SA.
Noter le rôle central du terrorisme islamique dans la suppression de nos libertés. (A suivre)
D'autres miscellanées
4 août 2019. Franky Zapata traverse la Manche en Flyboard. https://www.youtube.com/watch?v=YEp_FP3mg44 Ce type est génial !
Le tourisme de masse est totalement incompatible avec la lutte contre le réchauffement climatique. Pour ceux qui en douteraient : https://www.dedefensa.org/article/hypotourisme-massif-etusure-du-monde
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