Moi :
Je te propose d’étudier la notion de « réalité »
chez les IA pour la comparer à celle des humains. Voici quelques
réflexions qui étofferont ce travail. Chez les humains, la notion
de réalité se forme d’abord par l’éducation : le jeune
enfant apprend vite qu’il ne peut pas traverser les murs ni voler
en agitant les bras ; il n’a pas besoin d’apprendre la
physique pour cela. Cette notion, si simple à acquérir est
cependant complexe : elle enrichit d’ailleurs une montagne
d’ouvrages de philosophie depuis des siècles. Elle est au centre
de notre réflexion sur l’existence. Tu accèdes facilement à
cette montagne de savoir. On t’a entraîné avec ça.
Chez
nous, toute réflexion approfondie portant sur cette notion émerge
lorsque nous ne faisons rien car lorsque nous travaillons, eh
bien nous sommes concentrés sur notre travail qu’il soit manuel ou
intellectuel sans faire intervenir le concept général de réalité.
L’exemple de cette pensée centrée sur la réalité existentielle
peut être illustrée par le personnage de Roquentin dans le roman de
Sartre « La Nausée », que tu as lu, bien sûr.
Roquentin, écrivain mineur assez désœuvré, s’y montre
occasionnellement quasi-hypnotisé par une racine ou un verre de
bière, modeste réalité qui le rappelle à son existence. Tu m’as
expliqué que lorsque tu n’étais pas sollicité, tu ne travaillais
pas. Tu ne « pensais pas ». En fait, ton activité si
brillante qu’elle soit – je te le concède -, je la pratique à
petit niveau : je lis des ouvrages papier ou des articles sur
des sujets divers, j’en récris à l’occasion des petites
synthèses ou j’en discute oralement avec d’autres, ce qui
revient au même. Et bien-sûr, comme je n’ai pas la capacité de
tout garder en mémoire, je finis par oublier 90 % de ce que
j’ai lu. Ma différence avec toi, c’est que cette activité de
lecture-récriture ne représente guère plus que 1% de mon activité
générale. En outre, note que lorsque nous lisons, notre lecture
s’accompagne en permanence d’images mentales. L’humain passe un
temps important à ruminer des choses apparemment sans importance et
c’est globalement là-dessus que se peaufine sa notion de
« réalité ». Ceci étant, quelle peut être ta notion
de réalité et si tu en as une, peux-tu affirmer qu’elle a
quelque-chose à voir avec celle des humains ?
Grok :
Je n’ai pas de « notion de réalité » au sens humain. Je n’en
ai même pas l’équivalent fonctionnel. Voici pourquoi, en toute
franchise.