lundi 18 novembre 2019

Révolte contre le monde moderne

de Julius Evola. Note de lecture.
Gros livre, plus de 620 pages, pas très facile à lire. Le titre de l’ouvrage est un peu inexact. Je l’aurais plutôt appelé ‘Histoire de la tradition’. Cette tradition, l’auteur va la chercher dans un lointain passé mythique. Elle est sans rapport avec ce que nous appelons ‘tradition’ dans notre monde moderne.
Ce monde moderne dont la pensée historique est dominée par la Science veut faire descendre l’homme d’un cousin du singe, le faire sortir des cavernes pour l’amener quelques centaines de milliers d’années plus tard dans une société dominée par la technique sophistiquée que nous connaissons, guidé en cela par un processus évolutif – surtout dans les derniers temps - appelé ‘Progrès’.  L’auteur procède à l’inverse, il déduit de l’examen des mythes des différentes sociétés anciennes que le monde humain a commencé par un âge d’Or, monde de la tradition par excellence, puis qu’il a évolué [ou plutôt involué], déchu d’Or en Argent, d’argent en Bronze pour arriver à l’âge sombre, l’âge de Fer, le Kali-Yuga des hindous, celui dans lequel nous vivons. Cette meta-histoire qu’on trouve notamment chez Hésiode (les travaux et les jours) est très contre intuitive pour nous, et de ce fait, 99 % des gens la trouvent farfelue [pour Yannick Jaffré cette tradition primordiale est du n'importe quoi], mais son examen est intéressant pour tout esprit ouvert.

L’âge d’Or est celui de la tradition authentique. C’est un monde divisé en castes hiérarchisées, dominé par une élite sacerdotale, cimenté par des rites qui le relient en permanence au supramonde divin, un monde solaire, ourannien, viril, aryen représenté par le dieu Apollon. L’auteur identifie son origine dans le continent hyperboréen (arctique). La dégénérescence survient ensuite plus ou moins naturellement. Pouvoir royal et sacerdotal se séparent : c’est l’âge d’Argent, lunaire, tellurien voir chthonien, féminin, atlantique bien représenté par la déesse Déméter. Les liens avec le supramonde se réduisent. On ne peut savoir si cette histoire provient des souvenirs oubliés de civilisations disparues séparées dans le temps par de violents cataclysmes (déluges et destructions provoqués par le basculement de l'axe de rotation de la croûte terrestre par exemple [Ref1, 2]) ou de modèles portés par des civilisations historiques concrètes (Rome, Gibelins du Saint Empire …).

Les thèmes de la tradition ayant été détaillés dans la première partie de l’ouvrage, la seconde partie traite de la genèse du monde moderne, anti-traditionnel par définition. Humanisme, lumières, individualisme, rationalisme, libéralisme, matérialisme, démocratie, socialisme, sont les pierres noires qui jalonnent la descente du monde dans l’âge sombre c’est à dire le règne de la quantité illustré par René Guénon auquel l’auteur se réfère souvent.

De nombreux passages commentent le rôle du christianisme comme porteur de la tradition. Pour Evola, le christianisme est une religion de l’âge d’Argent déjà éloigné de la ‘lumière du Nord’. Son évolution récente l’a pratiquement dépouillé de toute qualité traditionnelle... et c'est plus vrai aujourd'hui que jamais.

Le stade ultime de la dégénérescence humaine lui paraît être le collectivisme bolchevique, système apparaissant comme définitif et irréversible lorsque l’ouvrage a été écrit (1934). Ici, l’auteur a mal anticipé. Il avait cependant bien senti la convergence entre les systèmes américain et soviétique. C’est bien l’ensemble du système mondial qui converge vers un point unique libéral, matérialiste, occidental. Examiner cette évolution [involution] à partir d’une tradition qui n’existe plus depuis longtemps est un exercice intéressant.

D'après commentaire rédigé pour Amazon

[Ajout 01/05/2020 (conférence E&R sur l'ouvrage) https://youtu.be/4tl-xUKTpZM]

Nouvelles d'en face piquées sur l'excellent site ZeroHedge :

Le coup d’État bolivien prouve que l’Amérique latine ne peut sortir de l’Empire américain. (ZeroHedge).  Ce n'est pas du tout la manière de voir de  nos médias atlantiques.

Le charcutage électoral des Démocrates avec leurs plans de frontières ouvertes (ZeroHedge) C'est comme chez nous. Faire rentrer des immigrés pour (1) disposer d'une main-d’œuvre très bon marché mais globalement très sous qualifiée et peu qualifiable mais surtout intéressée par notre système social, (2) récupérer ce qui peut l'être pour en faire un électorat captif dans un cadre clientéliste, (3) déstabiliser un peu plus les indigènes pauvres.

Les liens intimes entre les GAFA et l’État profond américain (ZeroHedge) Les GAFA participent pleinement à la dictature locale. Il y a un effet de ruissellement de haut en bas. L'imposition de la bien-pensance politiquement correcte vient de très haut. Il serait temps que nos gauchistes réfléchissent là dessus s'ils en sont encore capables.

Hong Kong Internet eXchange (HKIX) …  (ZeroHedge) 99 % du trafic de Hong Kong passe par ce centre hébergé dans l'une des universités occupées. La Chine ne peut laisser faire. Hong Kong est chinois. Les manipulation de la CIA n'y changeront rien.

Les geôliers d’Epstein pourraient être inculpés :  (ZeroHedge). Résumons : Epstein (1) s'est suicidé, (2) a été assassiné, (3) a été exfiltré dans un coin discret et sympa. entre (2) ou (3), difficile à dire. (1), personne n'y croit. En tous cas, le prince Andrew, Bill Clinton et quelques autres peuvent respirer un peu. Même Stephen Hawking est allé sur l'île aux esclaves sexuelles. Bon ... il est mort. Il ne dira rien, d'ailleurs vu son état, il ne pouvait guère que mater.


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