dimanche 7 avril 2019

Révolutions de couleur ou guerres asymétriques ?

A l’origine, les révolutions de couleur (de color revolutions en anglais) ou révolutions des fleurs désignent une série de soulèvements populaires, pour la plupart pacifiques et soutenus par l'Occident, ayant causé pour certains des changements de gouvernement entre 2003 et 2006 en Eurasie et au Moyen-Orient (Wikipédia).
La révolution orange désigne plus particulièrement le soulèvement ukrainien de 2004. Ces mouvements ressemblent énormément aux ‘révolutions arabes’ (Tunisie, Libye, Syrie et peut-être bientôt Algérie).

Le processus induit est assez identique d’un cas sur l’autre.  Un petit groupe de gens très minoritaire se présentant comme pacifique (et démocrates) déclenche un mouvement de protestation contre les tares (très réelles) du régime qu’il s’agit d’abattre. Ce groupe comporte en fait une composante activiste professionnelle qui provoque les forces policières de façon à déclencher une réaction de défense très violente. Maïdan (2014) en est un bon exemple. Les événements sont rapidement relayés par les médias occidentaux qui en font porter toute la responsabilité sur le gouvernement en place de façon à susciter le sentiment d’indignation généralisé de la « communauté internationale » (c’est à dire des seules puissances occidentales regroupées autour des USA).
Le mécanisme bien rôdé implique donc a) un groupe organisé préparant le terrain sur les réseaux sociaux b) un second groupe bien entraîné chargé des provocations policières visant à faire couler le sang c) un troisième chargé de la diffusion d’informations biaisées aux grands médias occidentaux (MSM) afin de faire basculer les opinions publiques d) dans le meilleur des cas, le processus justifie et enclenche l’intervention militaire des USA et/ou de l’OTAN.

Derrière ces mouvements très disparates se cache la politique géostratégique des USA : affaiblir la Russie et la Chine et cela fonctionne par « coups » successifs comme aux échecs. Ainsi, faire tomber la Syrie aurait permis d’affaiblir l’Iran, donc la Russie. Il s’agit d’une forme de guerre asymétrique menée par le camp occidental contre ceux qui contestent le rôle hégémonique de l’empire. Les acteurs directs plus ou moins cachés en sont les services secrets occidentaux : CIA, MI6, MOSSAD pour le financement, l’entraînement et la logistique, et le groupe Soros pour le travail idéologique en amont et en aval.

L’expression de ‘révolution orange’ peut se généraliser pour donner une unité à l’ensemble de ces exemples apparemment sans lien entre eux. Elle peut s’étendre à des exemples plus anciens où les réseaux sociaux n’existaient pas comme comme le mouvement de mai 68 qui peut se relire au travers du concept. Il s'agissait alors de virer de Gaule, opposant de l'Empire.

Par ailleurs, certains auteurs considèrent la Révolution française comme une forme primitive de révolution orange : un mouvement urbain archi-minoritaire, actions violente de groupes provocateurs contre un État faible matérialisé par la prise de la bastille (qui ne représentait rien), le déploiement de la grosse caisse de résonance de l’élite bourgeoise, rôle de l’Angleterre visant à affaiblir son ennemi héréditaire.  

Le mouvement des Gilets Jaunes ne constitue pas au départ un tel mécanisme : il est radicalement populaire, majoritaire et ne vise pas vraiment un changement de régime même s’il demande la démission de Macron. Aucun lien avec une puissance étrangère n’a été mis en évidence. 


D'autres miscellanées :

Petits glissement vers la dictature policière ... Rapport de Situation sur le mouvement des Gilets Jaunes. 28 mars au 4 avril 2019. (Saker).
Témoignage d'une avocate (Vidéo Youtube de 15m42). Nous ne vivons clairement plus dans un État de droit.

Phantasmes d'immortalité transhumaniste (vidéo ARTE 4m20s).

Brevet déposé par un certain  “Hendricus G. Loos” pour (prétendument) manipuler  le système nerveux humain à l'aide d'un écran de téléviseur ou d'ordinateur : https://patents.google.com/patent/US6506148B2/en  Le brevet existe bien, mais ça ressemble à un canular.

Une officine de déstabilisation de la Yougoslavie : OTPOR.

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