mercredi 23 septembre 2020

La vie peut-elle prévaloir ?


Pentti Linkola
(1932-2020) est un penseur écologiste finlandais inconnu en France. Il est représentatif d’une forme radicale d’écologie (deep-ecology) souvent taxée d’éco-fascisme. Certains n'hésitent pas à placer Greta Thunberg dans sa mouvance mais ça me semble douteux.

Il a beaucoup écrit mais ‘Can Live Prevail ?’ est son premier ouvrage traduit en anglais. On ne trouve rien en français à ma connaissance.

Note de lecture.
Sur les cinq chapitres de l’ouvrage, les sujets traités dans les trois premiers sont assez ordinaires : un chapitre généraliste sur la plongée de la Finlande dans la modernité depuis la guerre, une critique acerbe sur son exploitation forestières et enfin un chapitre sur sa faune rongée par la perte drastique de diversité biologique, chapitre comportant au passage un long réquisitoire contre ce grand prédateur qu’est le chat domestique.

Si on veut aller à l’essentiel de la pensée de Linkola, il faut sauter directement au chapitre 4 (page 120) : le monde et nous. Pour l’auteur, l’explosion démographique mondiale est la calamité ultime qui va amener l’effondrement total de ce monde. Le point d’attaque n’est pas vraiment le réchauffement climatique bien noté au passage, mais plutôt et surtout la disparition irréversibles des autres espèces. La vie des autres espèces est aussi fondamentale que celle de l’homme sans lesquelles cette dernière est dénuée d’intérêt. La vie des espèces est justifiée à n’importe quel coût. A partir de là, le Progrès est dénoncé et notamment tous les artifices qui maintiennent des vies précaires, que ce soit celles des très vieux malades que celles d’enfants très prématurés. La sauvegarde de la vie doit être mis en regard de son coût social. Il va de soi que l’auteur est pour une application renforcée de la peine de mort pour les membres les plus tordus (twisted) de la communauté humaine. Les naissances doivent impérativement être régulées (contraception, avortement, stérilisation, limitation autoritaire du nombre d’enfants à la chinoise) afin d’éviter les meurtres de bébés déjà nés comme ceci a été pratiqué dans l’histoire. Les guerres classiques n’étaient pas sans vertus pour l’auteur : elles permettaient une certaine régulation démographique. Il soulève l’espoir que celles-ci torpillent le potentiel de reproduction humaine en éliminant un lot de femmes et d’enfants dont la moitié sont des filles ! En revanche, celles qui pourraient se produire dans une phase d’effondrement seront terribles ! La guerre de tous contre tous. Avant d’en arriver là, il faudra donc élaguer.

L’homme étant le cancer de la terre, Linkola n’est pas partisan de la démocratie et des droits qui vont avec. C’est le plus misérable de tous les systèmes sociaux dit-il, la religion de la Mort. Il affiche une aversion absolue pour le système américain et sa trinité : le Dollar, la croissance et l’économie de marché. A l’occasion, faute d’approuver, il comprend les motivations des 20 terroristes du 11 septembre : entre Allah et le Dollar, l’écologiste radical et protecteur de la vie, le gardien de la continuité de la vie choisirait certainement Allah si les choses tournaient mal.

Chapitre 5, Prérequis pour la vie (p. 172), l’auteur donne son idée sur le type de société que la Finlande devra mettre en place pour survivre. C’est une société autoritaire pré-industrielle à dominante agricole. Dans un cadre plus général, la consommation globale des sociétés industrielles devra être réduite de 90 %… Il faudrait aussi réduire la population mondiale à 10 % de sa valeur actuelle … ou au moins l'amputer de deux milliards d’habitants dit-il plus loin. Conscient que ceci implique de tuer pas mal de gens, il accepte d’être un peu moins ambitieux et d’appliquer les règles de limitation des naissances drastiques énoncées plus haut. Côté énergie les combustibles fossiles doivent être abolis du jour au lendemain. L’usage de l’électricité doit être limité à l’éclairage minimal en intérieur. Le chauffage au bois limité et rendu efficient. Les gens se protégeront du froid principalement par le vêtement. Le transport privé sera limité. Le train, le transport fluvial et  les véhicules publics (en petit nombre) seront utilisés pour les charges lourdes. Les accords de commerce international seront abandonnés. Le transport aérien disparaîtra. Je passe sur les règles en matière de production industrielle , de construction, d’éducation, d’économie de subsistance, de monnaie, de gouvernance… un gouvernement mené par quelques sages est nécessaire pour protéger le peuple contre lui-même, mais comment ces sages peuvent émerger demeure une question ouverte à laquelle l’auteur avoue ne pas avoir de réponse. C’est bien le problème.  

(Rédigé pour Amazon)

Linkola a construit une utopie catastrophiste ou survivaliste. Comme toutes les utopies qui partent de bonnes intentions, c’est une dictature, et c’est ce qui fait parler d’éco-fascisme. Les thèmes soulevés ne sont pas sans faire penser à ceux de Theodore Kaczynski/Unabomber. Ce qui est frappant, c’est que les objectifs affichés semblent proches de ceux prônés par une certaine oligarchie mondialiste. Celle qui a édifiées les Georgia Guidestones. Là, la gouvernance ne sera pas un comité de sages issus du peuple, mais un gouvernement formés par l’hyper-classe richissime qui possède déjà la moitié des richesses. Ce qui restera de l'humanité réduite à 500 millions d’habitants vivra peut-être frugalement comme dans le modèle Linkola, mais l’hyper-classe biberonnée au transhumanisme vivra comme la famille des dieux de l’Olympe. 

On est loin des idées des écologistes gauchistes actuels. Seul un effondrement radical pourrait nous amener là par la force des choses. On ne peut pas vraiment le souhaiter. Peut-être sommes nous dans le déni de la maladie incurable qui mine nos sociétés ? 


La révolte du mal-pensant  (https://www.zerohedge.com/political/i-was-never-evil-monster-until-you-decided-i-was) :

Je n'ai jamais été un monstre maléfique jusqu'à ce que vous décidiez que je l'étais ...
    Je ne me suis jamais soucié de savoir si vous étiez «gay» jusqu'à ce que vous commenciez à me le pousser au visage et aux visages de mes enfants.
    Je ne me suis jamais soucié de votre couleur de peau, jusqu'à ce que vous ayez commencé à blâmer ma race pour vos problèmes.
    Je ne me suis jamais soucié de votre affiliation politique jusqu'à ce que vous commenciez à me condamner pour la mienne.
    Je ne me suis jamais soucié de l'endroit où vous êtes né jusqu'à ce que vous vouliez effacer mon histoire et blâmer mes ancêtres pour vos problèmes actuels.
    Je ne me suis jamais soucié de savoir si vous étiez aisé ou pauvre, jusqu'à ce que vous disiez que vous étiez victime de discrimination, lorsque j'ai été promu parce que je travaillais plus dur.
    Je ne me suis jamais soucié de savoir si vos croyances étaient différentes des miennes, jusqu'à ce que vous disiez que mes croyances étaient fausses.

MAINTENANT JE VEUX!
Ma patience et ma tolérance ont disparu.
Je ne suis pas le seul à ressentir cela, nous sommes des millions à penser et nous en avons assez! "





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