jeudi 5 novembre 2020

Note de lecture : le ruée vers l’Europe

... La jeune Afrique en route pour le Vieux continent. Un ouvrage de Stephen Smith. Grasset & Fasquelle. Coll. J'AI LU. 2018. 254pp.


Rien de bien nouveau.
Ce petit livre n’apprend pas grand-chose. A l’instant t, il est connu que les États africains sont tous plus ou moins faillis, qu’ils ne marchent pas et qu’ils n’ont à peu près jamais bien fonctionné depuis la fin de la colonisation.

Il est non moins connu que leur démographie est quasiment la seule au monde à demeurer galopante sans inflexion visible, un phénomène engendrant l’autre et vice versa. La colonisation européenne qui a duré un peu plus d’un siècle explique-t-elle tout ? Lorsqu’elle a pris fin, ces pays étaient encore peu peuplés et le peu d’infrastructures existant avait été mis en place par la puissance coloniale. René Dumont disait déjà à l’époque que « l’Afrique était mal partie ». Le livre n’explique pas clairement comment les choses ont déraillé dès le départ. 

L’esclavage ? Il était inhérent à la société africaine depuis des siècles. L’esclavage musulman a duré 1500 ans, l’esclavage européen 2 siècles, et c’est l’Europe qui y a mis fin et là où il persiste, elle n’y est pour rien. B. Lugan est sans doute trop mal pensant pour figurer dans la bibliographie. L’auteur n’approfondit pas ce volet. Pourquoi l’Asie qui est partie de conditions particulièrement sévères – Le Japon, la Corée, le Vietnam ont été rasés par les guerres américaines  – a-t-elle pu décoller ? L’argent n’explique pas tout : des milliards ont été déversés en vain sur ce continent. Les matières premières ? l’Afrique est plutôt bien dotée. Les dictatures ? En 1972, la petite Corée du Nord exposait ses machines outils à la foire internationale d’Alger. Donc tout ça n’explique rien. 

L’auteur nous noie dans l’anecdote. Plutôt que des statistiques au fil de l’eau, on aurait préféré des petits tableaux comparatifs bien pertinents. Encore, faut-il avoir quelque chose à démontrer. Ça me fait penser à ces thèses de sciences sociales. Le postulant est brillant, cultivé, mais il ne démontre rien de bien solide. Il aura droit cependant à la mention très honorable avec les félicitations du jury parce c'est l'usage. Faute d’avoir appris quelque chose de nouveau, le public essayera de se rattraper sur le buffet si le champagne et les petits fours sont bons. 

En conclusion, l’auteur qui ne peut que prendre acte du fort mouvement migratoire en direction de l’Europe. Il esquisse 5 scenarios, et comme il ne sait pas celui qui va l’emporter, il postule plutôt un mélange des cinq. Plus ennuyeux, il manque dans le paysage la carte du projet des élites mondialistes, celles qui nous préparent au Grand Reset. Sans doute le plus important.


...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.