mercredi 5 août 2020

Note de lecture : The Authoritarian Personality

… de Théodore Adorno et al. En français, ‘la personnalité autoritaire’ est un gros pavé (1kg, presque 1000 pages écrit fin, au moins deux mois de lecture assidue) tentant de cerner les traits des individus formant le terreau du fascisme. Sur les 23 chapitres de l’ouvrage, seuls 4 sont de la plume d’Adorno (en auteur ou co-auteur), les autres ne sont pas de lui.
  
Au départ, les auteurs définissent 3 axes idéologiques : A-S (antisémitisme), E (ethnocentrisme) et PEC (politico-economic ideology). Ces axes sont orientés à partir de questionnaires très élaborés pour être posées à un grand nombre de citoyens américains anonymisés (plusieurs centaines), hommes et femmes de différents milieux sociaux identifiés par un numéro (par ex. M215 ou F319). Les questions relatives aux axes ou échelles A-S et E sont assez directes et fournissent une information peu ambiguë. Le cas de PEC est plus complexe : l’idéologie américaine se déploie entre les pôles libéraux (act. Démocrates) et conservateurs (act. Républicains) au milieu desquels on fait passer un axe droite/gauche. Mais la réduction d’un plan complexe sur un axe unique va poser pas mal de contradictions topologiques. On retrouve ici le problème soulevé par J-C Michéa : libéralisme économique (le Marché) et politique (aspect sociétal) sont les deux faces d’une même pièce qui peuvent parfois s’opposer l’un l’autre mais ne s’opposent tous deux radicalement qu’à la pensée réactionnaire de l’ancien régime, pensée absente outre Atlantique.
 
Les auteurs vont donner des poids numériques (1 à 6) aux réponses aux questions de façon à calculer par sommation un score (rating) pour chaque axe et ceci pour chaque individu interrogé. Ils mettent ainsi en évidence les individus à faible score (low-scoring), et ceux à score élevé (high-scoring). Le « mauvais côté » est bien sûr du côté fort, celui des individus coincés dans leurs préjugés (prejudiced) : antisémites, ethnocentriques, conservateurs. Les corrélations entre les 3 axes sont établies : elles ne sont pas nécessairement positives. Un individu  peut être « high in A-S and E, low in PEC ». Dans le cas de groupes d’individus, les moyennes, écart-types et pouvoir discriminant (D.P.) sont calculés à des fins de comparaisons inter-groupes.
 
Ces trois axes étant ainsi définis, un 4ème est posé de la même façon que les précédents : c’est l’échelle F comme ‘fasciste’. Le problème, c’est ici que les questions qui en permettent l’évaluation sont un peu trop explicites et peut amener la personne interrogée à s’autocensurer. Ce qui intéresse les auteurs c’est de remonter au vécu des individus : rapport au père et à la mère dans la petite enfance, rapport au sexe, à l’argent et à la religion notamment. La démarche globale s’appuie explicitement sur la théorie psychanalytique freudienne qui était à la mode à l’époque.
 
Pour cela, les auteurs utilisent deux techniques. La première nommé TAT ou ‘thematic aperception test’ utilise l’analyse du commentaire des individus devant des photos représentant des situations ambiguës (il faut raconter une histoire). La seconde utilise la réponse à des questions particulières (PQ ou projectives questions) du genre ‘quels sont les pires crimes qu’une personne puisse commettre ?’. Ces deux techniques arrivent en complément des évaluations des échelles A-S, E, PEC et F. Les interviews sont souvent rapportées ce qui enrichit fortement l’ouvrage. Actuellement et si c’était à refaire, le bricolage des quatre échelles serait utilement remplacé par des méthodes de calcul comme l’AFC faisant apparaître automatiquement les axes principaux du nuage de données.
 
Le résultat de ce travail est complexe, les auteurs ne s’en cachent pas. Ils ont sans doute pensé avoir mis en évidence ce qu’ils voulaient précisément démontrer au départ en définissant a priori le champ idéologique comme partagé entre le bien (la démocratie, la science moderne) et le mal (la pensée dominante des sociétés traditionnelles patriarcales hiérarchisées désormais gratifiée globalement du terme de ‘préjugé’). Le contexte politique du début de la guerre froide était relativement facile à saisir. D’un côté le monde ‘libre’ totalement dominé par les USA, de l’autre le stalinisme encore auréolé de sa victoire sur l’Allemagne, enfin le monstre nazi, l’image même du mal absolu que personne ne pouvait plus défendre, définitivement écrasé. Les auteurs n’ont pas jugé utile d’étudier ou même de documenter la pertinence des préjugés définissant les ‘high scores’ (par ex. Henri Delassus, Bernard Lazare ou Michael A. Hoffman).

Depuis 70 ans, ce contexte s’est fortement brouillé. Il est évident par exemple qu’Israël offre aujourd’hui un milieu idéologique très ethnocentrique (E high scored), l’antisémitisme y est remplacé par une version anti-palestinienne agressive (A-S high scored), et l’échelle F doit être affectée de la même façon. Ailleurs en occident, la révolution arc-en-ciel (féminisme, LGBTisme, antiracisme) a porté depuis quelques dizaines d’années les idées archi-minoritaires des ‘unprejudiced low scored’ en position largement dominante et l’attitude de ses représentants soutenus par les plus hautes institutions internationales est devenue souvent intolérante et violente. Ce renversement de situation ne peut être expliqué par les hypothèses soutenant cette étude, bien que quelques pistes intéressantes puissent être suggérées pp 771 et suivantes (low scorers syndromes). Certains auteurs postulent d’ailleurs que l’ouvrage est l’une des justifications du ‘politiquement correct’ contemporain (Michael Minnicino). Ce travail est donc scientifiquement critiquable, mais il n’en est pas moins extrêmement sérieux et même tout à fait remarquable.

USA, l’État prédateur de A à Z :  ... le notre vaut-il mieux ? Nous sommes désormais en dictature, non ?

Port du masque : surveillance par robothttps://youtu.be/4Ll40uxssBs Ceci rappelle le film Elysium. Une humanité réduite à du bétail surveillée par des robots. Nous vivons dans un cauchemar.

Qui est réellement Bill Gates ? https://youtu.be/18UY64J8Tcc (Vidéo de l'excellente chaîne 'le fils du Pangolin').

La course au vaccin: le Big Pharma obtient l’immunité contre les poursuites en cas d’effets secondaires : https://fr.businessam.be/la-course-au-vaccin-le-big-pharma-obtient-limmunite-contre-les-poursuites-pour-effets-secondaires/

La réponse au coronavirus relève d'une campagne de terreur étatique basée sur la propagande : https://fr.sott.net/article/35965-La-reponse-au-coronavirus-releve-d-une-campagne-de-terreur-etatique-basee-sur-la-propagande

Le masque et la vie : https://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/08/06/le-masque-et-la-vie-308035.html  (Jean Dominique Michel).

Dernières Statistiques COVID INSEE.  https://www.insee.fr/fr/statistiques/4487861?sommaire=4487854 

Les meilleurs experts médicaux du monde ne peuvent pas décider si les masques sont utiles pour réduire la propagation du COVID-19 ou simplement aggraver les choses : https://fee.org/articles/europes-top-health-officials-say-masks-arent-helpful-in-beating-covid-19/

 

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