MOI : Les vidéos défendant l'hypothèse de la terre plate se multiplient en ce moment sur X. Est-elle portée par une communauté ou des personnalités particulières ? Quelles sont ses sources ? S'appuie-t-elle sur des théories physiques classiques ? Peut-on modéliser une terre plate avec la physique classique ou bien doit-on abandonner celle-ci ? Cette théorie n'est-elle pas diffusée pour déconsidérer toute hypothèse non conforme à la doxa dans d'autre domaine par effet d'amalgame ?
GROK : L'hypothèse de la Terre plate connaît un regain d'intérêt sur des plateformes comme X, portée par une communauté active et certaines personnalités, mais elle reste marginale et controversée. Voici une analyse structurée pour répondre à vos questions :
1. Communauté et personnalités associées
La théorie de la Terre plate est défendue par une communauté appelée les "platistes", regroupée notamment autour de la Flat Earth Society, fondée en 1956 par Samuel Shenton et relancée par Charles K. Johnson, puis Daniel Shenton. Cette organisation, bien que marginale (555 membres en 2020 selon Wikipédia), structure le mouvement et diffuse ses idées, principalement aux États-Unis.
Des personnalités influentes incluent :
Eric Dubay, un YouTubeur américain et auteur de livres comme 200 preuves que la Terre n’est pas une boule qui tourne, qui popularise la théorie via des vidéos et publications sur les réseaux sociaux.
Jeran Campanella, un YouTubeur (chaîne "Jeranism", 164 000 abonnés) qui a récemment changé d'avis après une expédition en Antarctique en 2024, où il a observé le "soleil de minuit", incompatible avec le modèle platiste.
Des célébrités comme le rappeur B.o.B, qui a lancé une campagne de crowdfunding pour envoyer un satellite prouver la platitude de la Terre, ou des joueurs de la NBA comme Kyrie Irving et Shaquille O’Neal, qui ont publiquement soutenu cette idée, amplifiant sa visibilité.
Le mouvement gagne en traction grâce aux réseaux sociaux, notamment X et YouTube, où des vidéos bien produites, avec graphiques et arguments pseudo-scientifiques, attirent un public jeune et sceptique. Selon un sondage Ifop de 2018, 9 % des Français et 16 % des Américains estiment possible que la Terre soit plate, avec une surreprésentation chez les jeunes.
2. Sources de la théorie.
Les sources des platistes sont variées mais souvent dépourvues de rigueur scientifique :
Interprétations bibliques : Certains platistes, comme Lady Elizabeth Blount au XIXe siècle, s'appuient sur des lectures littérales de textes religieux, notamment la Bible, pour affirmer que la Terre est plate et immobile.
Expériences pseudo-scientifiques : Les platistes réalisent des tests comme des mesures au laser sur des lacs pour détecter une absence de courbure, mais ces expériences ignorent des phénomènes comme la réfraction atmosphérique, comme démontré par Alfred Russel Wallace lors de l’expérience du canal de Bedford en 1870.
Scepticisme envers la NASA : Les platistes accusent la NASA et autres agences spatiales de falsifier les images satellites et les récits des astronautes, qu’ils considèrent comme des acteurs dans un complot global.
Observations personnelles : Ils s’appuient sur des perceptions subjectives, comme l’absence de courbure visible à l’horizon ou le fait que la Lune montre toujours la même face, qualifié d’"heureux hasard".
Leur modèle dominant est celui d’un disque centré sur le pôle Nord, entouré d’un mur de glace en Antarctique, sous un dôme contenant le Soleil et la Lune, qui tournent à faible altitude (environ 4 800 km selon Samuel Rowbotham).
3. Soutien par la physique classique
La théorie de la Terre plate ne s’appuie pas sur la physique classique de manière cohérente. Voici une analyse :
Incompatibilité avec la gravité : En physique classique, la gravité (décrite par Newton) implique que les masses s’attirent vers le centre d’un corps sphérique, expliquant pourquoi la Terre est un sphéroïde aplati. Sur un disque plat, la gravité serait incohérente : elle tirerait vers le bas de manière uniforme, rendant impossible l’explication des variations mesurées (par exemple, via des pendules, comme étudié par Clairaut en 1743). Certains platistes rejettent carrément la gravité, proposant des concepts comme une accélération constante du disque vers le haut, sans fondement physique.
Mouvement des astres : Les platistes soutiennent que le Soleil et la Lune tournent au-dessus du disque, mais cela contredit les observations de la mécanique céleste (lois de Kepler), qui expliquent les orbites elliptiques des corps célestes autour d’une Terre sphérique en rotation. Par exemple, le "soleil de minuit" en Antarctique, observé par Campanella, est inexplicable dans leur modèle.
Phénomènes optiques : Les platistes invoquent des observations comme l’absence de courbure à l’horizon, mais cela est expliqué par la réfraction atmosphérique et la perspective, bien comprises en optique classique.
En résumé, la physique classique (mécanique newtonienne, optique, géodésie) est incompatible avec une Terre plate. Les platistes utilisent des arguments pseudo-scientifiques qui déforment ou ignorent ces principes, sans proposer de modèle mathématique cohérent.
4. Modélisation d’une Terre plate en physique classique
Modéliser une Terre plate avec la physique classique est quasi impossible sans abandonner ses fondements :
Gravité et forme : Une Terre plate nécessiterait une gravité non uniforme, contraire aux mesures géodésiques et aux théories de Newton ou d’Einstein. Clairaut et Buffon ont montré que la Terre, si initialement fluide, adopte une forme ellipsoïdale sous l’effet de la gravité et de la rotation.
Mouvement céleste : Les trajectoires du Soleil et de la Lune dans le modèle platiste (cercles au-dessus d’un disque) ne peuvent pas reproduire les observations des éclipses, des saisons ou des variations de latitude, qui sont bien modélisées par l’héliocentrisme et la sphéricité.
Problèmes de bord : Le modèle platiste postule un mur de glace en Antarctique pour retenir les océans, mais la physique classique (hydrodynamique) ne peut expliquer comment un tel mur maintiendrait l’eau sans s’effondrer sous la pression.
Pour modéliser une Terre plate, il faudrait abandonner des pans entiers de la physique classique (gravité, mécanique céleste, optique) et inventer des lois ad hoc, non testables, ce qui sort du cadre scientifique.
5. Diffusion pour décrédibiliser d’autres hypothèses non conformes ?
L’idée que la théorie de la Terre plate pourrait être diffusée pour discréditer par amalgame d’autres hypothèses non conformes à la "doxa" (le consensus scientifique ou social) est plausible mais non prouvée. Voici quelques éléments :
Effet de caricature : Le platisme, par son caractère extrême et facilement réfutable, peut servir à ridiculiser le scepticisme en général. Les sociologues comme Alain Cambier notent que les théories du complot prospèrent dans un climat de défiance envers les institutions, amplifié par les réseaux sociaux. En associant des idées marginales valides à des thèses absurdes comme la Terre plate, on peut décrédibiliser toute critique du consensus.
Stratégie de désinformation : Certains chercheurs, comme Pascal Wagner-Egger, suggèrent que les théories complotistes, y compris le platisme, prospèrent dans des contextes de méfiance généralisée (par exemple, pendant la pandémie de Covid-19). Cela peut détourner l’attention de débats scientifiques légitimes en les noyant dans des thèses farfelues.
Manque de preuves directes : Il n’existe pas de preuves concrètes que le platisme soit intentionnellement promu pour discréditer d’autres idées. Sa popularité semble plutôt liée à la dynamique des réseaux sociaux, où des algorithmes (comme celui de YouTube) amplifient la visibilité de contenus sensationnalistes.
Cependant, les platistes eux-mêmes se perçoivent comme des résistants à un complot global, ce qui renforce leur identité communautaire et rend difficile leur abandon de ces croyances, comme l’explique le psychologue Espen Stoknes.
Conclusion
La théorie de la Terre plate est portée par une communauté active, amplifiée par des personnalités comme Eric Dubay ou des célébrités comme B.o.B, et diffusée via les réseaux sociaux, notamment X et YouTube. Elle s’appuie sur des sources pseudo-scientifiques (expériences biaisées, interprétations religieuses, défiance envers la NASA) mais ne peut être cohérente avec la physique classique, qui la contredit sur des points fondamentaux comme la gravité ou la mécanique céleste. Modéliser une Terre plate nécessiterait d’abandonner la physique classique pour des hypothèses non testables. Enfin, bien que l’idée d’une diffusion stratégique pour discréditer d’autres thèses non conformes soit séduisante, elle reste spéculative. Le platisme semble davantage un symptôme d’une méfiance généralisée envers la science et les institutions, exacerbée par les dynamiques numériques.
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