Le libertarianisme est une pensée politique typiquement anglo-saxonne. Murray Rothbard et Robert Nozick en sont deux bons représentants. Parmi les hommes politiques, voyez Ron Paul. Les français classent ces gens à l'extrême droite, mais ils ne les ont pas lus.
Note de lecture
Cet ouvrage qui comporte une quinzaine de chapitres de longueur variée sur des sujets divers fait le tour de nombreuses questions politiques qu’il éclaire de façon originale. Le point central de cette pensée est le suivant : l’État est la systématisation d’un processus prédateur sur un territoire donné. Il n’a jamais été créé par un contrat social mais il est né de la conquête et de l’exploitation. Le marché libre lui est antérieur. Il se maintient par le monopole de la force et de la violence et c’est la seule organisation sociale qui qui obtient ses revenus non par une contribution volontaire mais par la coercition. A partir de là, l‘auteur déroule un fil conducteur qui s’appuie sur la liberté de l’individu face à cet État, le marché libre et la propriété privée. Il en déduit une opposition résolue à toute guerre de conquête et à l’esclavage.
Comment les libertariens se positionnent-ils politiquement ? Rothbard distingue deux grands courants : le courant libéral (parti de l’espoir, du radicalisme, de la liberté, du progrès, de la révolution industrielle), face au conservatisme statique, théocratique, partisan de l’ordre ancien. Il déplore une dérive autoritaire du libéralisme qui le fait passer de son radicalisme novateur originel à un statisme réactionnaire contre-nature.
Il pointe la différence fondamentale entre libertarianisme et anarchisme : l’anarchiste est contre l’État parce qu’il pense à tort que celui-ci protège la propriété privée qu’il abhorre. Le libertarien est contre l’État parce que celui-ci supprime la propriété privée pour accroître ses pouvoirs. Si libertariens et anarchistes peuvent coopérer sur la première phase (la destruction de l’État), ils seront ensuite en opposition et l’auteur ne se fait pas trop d’illusions sur le respect des libertés individuelle par les seconds lorsqu’il s’agira de s’entendre sur le statut de la propriété privée.
Concernant les autres questions, on notera d’intéressants développements sur l’écologie, la justice, le féminisme, le droit des enfants et la division du travail dans le cadre de la société technicienne.
Le point faible de cette pensée me semble concerner le problème du pouvoir grandissant des multinationales géantes face à des États en décomposition : à terme l’État disparaît, tout comme la propriété privée du grand nombre. Ne restent que quelques entités privées appartenant à quelques individus qui finissent par s’approprier la terre entière. Pas sûr que ce problème ait été vu.
Pas de traduction française à ma connaissance. Dommage.
Israël et le 11 septembre. The five dancing israelis. https://youtu.be/sev1CHZgz1g
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