La dette française et la loi de 1973

Mais oui, vous savez bien, la dette ! (2317 milliards d’Euros ce jour-ci). Cette dette est brusquement apparue en 1973. C’est clair sur tous les graphiques. Les uns ont dit : -c’est une conséquence directe de La loi n^o 73-7 du 3 janvier 1973 sur la Banque de France (Etienne Chouard par exemple). D’autres ont dit : -pas du tout, il y a un tas d’autres « effets » : La fin des accords de Bretton Woods (fin de la convertibilité du Dollar en or le 18 août 71), adoption du système de change flottant en mars 73, que sais-je encore ? Choc pétrolier (73 également), politiques budgétaires laxistes, chute de la fameuse croissance, mon retour d’Algérie et la rencontre avec ma femme, etc. Mais les dépenses de l’État sont stables depuis plus de 30 ans et l’évasion fiscale demeure ininterrompue et massive. Ceci pour dire qu’en économie, science molle malgré ses prétentions à s’adosser aux mathématiques, on peut démontrer tout et son contraire.

Deux sources : ‘La loi de 1973 n'est pas la cause de l'endettement français ! Réponse à Etienne Chouard’ sur CaptainEconomics. Face à lui, ‘Dérive de la dette : les responsables’ par SEPH sur Agoravox. Opinions opposées, et vous aurez de la peine à en faire la synthèse. On me dira que ce ne sont pas des articles de pros dans des revues de pros, mais les pros feront-ils mieux ? Pas sûr sinon ça se saurait.

Il est cependant clair que 1973 fut une année charnière, celle où les banques sont passées à une vitesse supérieure causant l’avertissement majeur de novembre 2008 . Derrière tout ça, il n’y a guère que l’immense cupidité d’une minorité prête à tout pour un enrichissement sans fin. La tribu à l’Écu Rouge (Zum Rotten Schild) a servi d’exemple à tous les banksters de la terre.

Il est également évident que l’endettement des États va se poursuivre quoi qu’on fasse et comme dans ce monde réel fini rien ne peut croître indéfiniment (il n’y a que les économistes qui le croient), eh bien à un certain moment, ça explose. On ne sait ni quand ni comment. 

 

Certes, ce n’est sans doute pas par la France que le système commencera à se déliter : au rythme de la croissance moyenne du rapport dette/PIB des 40 dernières années, il nous faudrait plusieurs décennies pour battre le record de la Grèce (près de 180 % du PIB). L’Italie, l’Espagne ou le Portugal pourront faire éclater l’Euro avant nous car leurs banques sont un peu plus pourries que les nôtres. De même, la chute du Dollar est certaine sur le moyen terme. Dans tous les cas, c’est gros temps à l’horizon. Ensuite, la dette augmentant au rythme moyen ébauché plus haut, son service ne pourra que croître dans les mêmes proportions (même si les taux zéro ou négatifs actuels pèsent sur cette croissance), il deviendra la plus grosse part du budget de l’État (il n’en est pas loin) et pour cette raison l’impôt confiscatoire ne pourra qu’augmenter et notre qualité de vie diminuer sur les années qui viennent. Qu’on me démontre le contraire !

La dette de l’État français est géré par l’Agence France Trésor (AFT). http://www.aft.gouv.fr/